Eric,
on peut sans doute ajouter à cela que dans le cas d'un voilier, il y a d'autres différences notables telles que
- bien plus de poids dans les hauts ( entre la mature, les voiles enroulées, tout le haubannage )
- un poids de quille non négligeable pour assurer une "raideur à la toile".
C'est ce qui fait qu'aux allures de près ( lorsque l'on "remonte" en zig zag contre le vent … ), …
pour peu qu'il y ait un peu de clapot ( voire de vagues , selon la taille du bateau .. )
on dit que certains voiliers "
plantaient des pieux"

tellement leurs mouvements de tangages avaient d'amplitude
ces mouvements "alternatifs" "consomment de l'énergie" et font donc perdre de la vitesse…
C'est fort de ce constat que Michel MALINOVSKI avait conçu un premier bateau assez léger, plutôt fin, sans trop de portance à l' avant pour "percer" les vagues plutôt que de les escalader , c'était "KRITER V" avec lequel il se fit battre de 98 secondes lors de la première route du Rhum en 1977 …
Il alla plus loin dans la démarche avec KRITER VIII plus long et dans le même concept.
il faut aussi savoir que la longueur à la flottaison est un ( des ) facteur(s) favorisant la vitesse pour les voiliers …
c'est en partant de ce principe, que Jean Yves TERLAIN conçu ( avec l' architecte Dick CARTER ) un voilier de … 39 m de long " VENDREDI 13 " qui arriva 2eme de la transatlantique en solitaire de 1972 … derrière Alain COLAS sur le trimaran PEN DUICK 4
Ce qui amena Alain COLAS pour la transat suivante de Juin 1976 à concevoir ( avec l' architecte Michel BIGOIN ) le Club Méditerranée de 72 m de long ...
Dans le cas du marsouinage, en dehors de l' aspect "poids" ( aux extrémités ) , si cela est variable en fonction de la forme de la coque , c'est surtout car il s'agit d'une question de portance …
lorsque celle - ci se fait trop en arrière, il y a un moment où cela se déséquilibre , ce qui fait qu'il n' y a plus assez de portance pour la partie AVANT … qui donc "plonge"

…
Lorsqu'elle plonge , il se crée une forte augmentation de la portance qui va donc soulever l' avant ....

mais en entrainant un soulèvement exagéré

... qui dans quelques instants va recréer une force vers le bas supérieure à la portance qui est en train de diminuer ...
et ainsi de suite ...
et voilà comment se crée le phénomène de marsouinage.
C'est bien pour cela que pour mettre fin au marsouinage ,
à priori ....
il est plutot conseillé dans un 1er temps de baisser un peu le trim, suffisamment en fait pour que la portance soit mieux répartie sur la longueur de coque …
En ralentissant , on peut obtenir globalement le même résultat puisque la portance diminuant, ( et le bateau s'enfonçant ) elle va donc se répartir sur une plus grande longueur...
On pourrait penser que durant une période de marsouinage, en accélérant , cela donnerait en théorie plus d'appui / portance ...
c'est sans doute vrai en théorie si l' on pouvait accélérer de manière très brutale et puissante ...
En pratique, on se rend compte au contraire que l'on va donner encore plus d'amplitude au lever / piquer du nez du bateau ,par un phénomène d'inertie …
Bien sur, dans mes exemples ci-dessus, je pars du principe que le plan d' eau est parfaitement plat …
Evidemment que sous l'effet d'une houle, il y aura plein de facteurs qui vont jouer en + ou - … par exemple
- le "FETCH" ou la distance entre chaque crète de vague ; quand on navigue au large, on peut se rendre compte parfois d'une grande distance qui sépare 2 vagues ( bien supérieure à ce que l'on connait à proximité du rivage )
- si on navigue dans le sens de la houle on face à la houle
- la hauteur de la houle
- etc ... .
Selon le profil de la coque ( + ou - en "V" ) , sa longueur, le poids de celle-ci, sa vitesse ... cela pourra + ou - influencer sa tendance au marsouinage …
Je n' ai jamais fait de physique de ma vie … mais ce sont des constatations que j' ai pu faire pendant "quelques" années de navigation.
Ce que j'ignore, c'est la différence de hauteur de centre de gravité entre
- un voilier monocoque "classique" ( Quillard ) avec un grand tirant d'air ( le mat ) et un "moyen" tirant d' eau ( la quille ), et
- un bateau à moteur avec un tirant d'air bien plus réduit ( limité au fardage de la cabine ou du fly bridge éventuel ) , et meme chose pour le tirant d' eau limité à l' embase éventuelle ( ou la ligne d' arbre avec le gouvernail ) ; bien que dans le bateau à moteur, il y ait plus lourd de .. moteur